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Il faut savoir douter où il faut, assurer où il faut, et se soumettre où il faut. Qui ne fait ainsi n'entend rien. BLAISE PASCAL

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1 juillet 2014 2 01 /07 /juillet /2014 21:39

Complexite.jpg Comme beaucoup elle était au bord du chemin. pas encore dispersée. Si le vent s'en mêle et les hasards le veulent chaque graine se plantera quelque part et donnera une autre plante une autre fleur et d'autres graines. Ainsi va la vie, ingénieuse et complexe.

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16 décembre 2008 2 16 /12 /décembre /2008 13:52
C'était signé d'avance et ce film est une vraie patisserie orientale. Sucrée, abondante, dorée, goûtue, une vrai plaisir pour les yeux pour le coeur pour le moral ! Une belle distribution où tous les personnages sont à croquer aussi. Une vraie générosité dans les interprétations, ce film a bien mérité les prix qu'il a remporté et aura j'espère le succès qu'il mérite grandement.

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8 décembre 2008 1 08 /12 /décembre /2008 12:41


Un moment de cinéma d'une rare intelligence, d'une grande légèreté, d'une beauté nocturne, interprété avec beaucoup d'humilité et une implication rare de la part de tous les acteurs. L'Amour comme peu en parlent. L'Amour qui naît et ne meure jamais. L'Amour indéfectible, irréprochable, éternel. L'Amour avec un grand A qui vous ferait déplacer des montagnes et qui vous laisse haletant de bonheur ou de tristesse.
Ce film est une perle rare.
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8 décembre 2008 1 08 /12 /décembre /2008 11:46
... sans écrire ici !  Depuis j'ai un profil sur facebook... Mais comme il n'est pas visible par tout un chacun, ce qui est le propre d'un blog, en fait je crois que je vais publier des deux côtés les mêmes informations.
Qui lira verra...
Sinon rien de particulier sur l'ilôt de ma petite vie...
@+
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30 novembre 2007 5 30 /11 /novembre /2007 12:13

 

Quelle est la différence entre un sapin de Noël et un curé ? Aucune : dans les deux cas les boules ne servent qu'à décorer !

Rien ne sert de courir : le mieux est de partir à point ! C'est ce qui doit être aussi à chaque bout de phrase. Faisant récit elles se bousculent comme les notes de musique sur une partition claire ou obscure. Illuminations temporaires des fins d'années : tout doit être conjugué pour rendre les rues les avenues les villes et les villages festifs. Agapes partagées ou ignorées elles s'imposent à l'oeil sans aucun moyen d'y échapper. De béton elle durera de longues semaines d'abord étincellante puis peu à peu s'effaçant sans pourtant disparaître totalement du regard peu à peu absent. L'Avent a ses parfums de bougie patiemment allumée au fil des quatre semaines l'une après l'autre dans un ordre par l'âge des traditions soufflé. Dans les trompettes de la gloire il faudra s'époumoner pour chanter sa venue. Entrée dans la danse celle qui achève les chevaux celle qui exprime les corps fatigués et perdus de ce monde désarticulé. Fourmis laborieuses trop nombreux nous subissons plus que nous vivons. A des échelles respectives qui anoblissent certaines souffrances comme des extases aphrodisiaques d'une vie dés le départ inégale et amputée.

Je hais les fin d'année. Je n'aime pas ce qu'est devenu Noël et tout ce qui entoure le nouvel an. J'aspire début décembre à ce que nous soyons déjà l'autre année. Je pleure les sapins assassinés dans les boutiques. Je les déplore sans plus d'épines sur les trottoirs en janvier squelettes secs dérisoires images de fêtes achevées.

Mes Noël sont loin très très loin. J'avais moins de 10 ans. J'étais le seul à attendre le matin du 25. Je réveillais une maison et mes souvenirs sont ceux d'ombres se trainant jusqu'au salon. Mes frères ont déserté Noël et j'en ai subi sa radiation à la maison. Je ne me souviens pas d'avoir organisé un Noël chez moi avec qui que ce soit. Chacun de mes compagnons partait en famille et je restais. JP partait avec ses cadeaux et je m'amusais à imaginer comment il expliquerait leurs présences. Je l'appelais en Alsace et je le taquinais. Il n'y avait pas de portables alors et j'utilisais la ligne familiale. Je le sentais triste à l'autre bout du fil. Triste tendu un rien solennel il me répondait vite sachant que sa conversation était épiée. Je sais maintenant qu'il lui échappait des "nous" des "on" qui laissaient sa famille dubitative. C'est à son chevet qu'ils ont su qui était l'autre des "nous" ou des "on". J'étais devenu une ombre aussi. JP ne s'attardais jamais longtemps. Il revenait vite et alors "nous" était entier pour la fin de l'année. Alors aujourd'hui pourquoi fêterais-je des Noël d'absences et des fins d'années qui se sont drapées depuis d'absence.

 

L'absence diminue les médiocres passions et augmente les grandes comme le vent éteint la bougie et allume le feu.

 

Première citation : Les Nuls. Seconde : François de La Rochefoucauld

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22 novembre 2007 4 22 /11 /novembre /2007 10:45

77777 kilomêtres : voici le kilomêtrage affiché sur la N118 ce matin par le compteur de la petite C2 blanche que je conduis depuis presque trois mois.

Certes 77777 est un chiffre comme un autre. Pourtant inconstablement certains chiffres ne reviennent jamais une seconde fois. Comme nos 20 ans. Ou comme un 6 juin 1993.

C'est depuis cette date que les chiffres m'obsédent. C'est depuis cette date que je me suis mis à observer les compteurs des voitures que j'ai eues. A calculer les kilomêtres parcourus depuis telle date, à telle date. Effectuer des projections dans l'avenir.

Et puis aussi à chaque fois que je connais une date de naissance et une date de décès, je calcule l'âge. Un véritable exercice de calcul mental quand je me trouve dans un cimetière. Celui autour de la petite église romane de Varengeville sur Mer ou bien au Père Lachaise.

Parce qu'il y a des nombres acceptables et d'autres qui ne le sont pas. Logiquement. Je me surprends parfois en écoutant l'éloge funèbre de telle ou telle "célébrité" ayant passé le cap des 80 ans de me dire qu'après tout elles en ont profité et qu'il est normal de passer l'arme à gauche une fois que la lame commence à rouiller. Normal ? Cela est-il normal ? Je veux dire de mourir après 80 ans...

Il est normal que les parents partent avant les enfants. Les grand-parents avant les parents, etc. Un enfant, un adolescent, un homme dans la force de l'âge ne devrait pas partir avant... avant d'avoir accompli ce qu'il lui revenait d'accomplir.

Avant, après... Quel que soit l'âge le traumatisme pour ceux qui restent est lourd à digérer. La mort est indissociable de la vie. Elle rôde autour de nous. Elle est partout où la vie est.

Quand JP est mort, Maïté m'a dit qu'il m'avait fait un cadeau... Je n'ai jamais réellement compris cette phrase. Pourtant je sais depuis qu'il n'est jamais vraiment parti et qu'il est toujours présent autour de moi, dans ma vie de tous les jours. Le 21 juillet dernier il aurait eu 44 ans. Et il est parti à 30. Même pas d'ailleurs : 29 ans. Normal ? Je ne crois pas. Enfin même j'en suis sur. Il n'est pas normal de mourir à 29 ans même si la vie ne tient plus à rien et que la lame contient un défaut, que la lame s'est rouillée trop vite, trop fort, que la mécanique s'est enrayée inexorablement.

J'ai compris qu'il avait accepté de mourir, que même s'il ne pouvait plus communiquer il priait. Et je sais qu'il a choisi le moment. Oui j'en suis sur. Il n'a rien laissé au hasard. Il avait invité la mort à venir le prendre par la main à un moment précis. Midi. Un 6 juin fête des Mères. Son père venait d'arriver d'Alsace par le premier avion de la matinée. Ce n'est pas un hasard. J'avais passé la nuit dans sa chambre. J'avais appelé ses parents la veille pour leur dire que le pronostique des médecins était devenu très réservé. J'avais demandé à Domi d'aller chercher Jean-Paul à l'aéroport de Toulouse. Je me souviens : elle m'avait demandé comment elle allait le reconnaître. Et je lui avais répondu que son fils lui ressemblait tant qu'elle n'aurait aucun mal. Je ne me souviens plus de la nuit ni de la matinée. Mais midi restera toujours gravé dans ma mémoire. Ce dernier souffle, cette dernière expiration, ses mains et les nôtres étaient entralacées. Je me souviens aussi être sorti de la chambre en larmes, m'être effondré dans les bras de Domi... Je me souviens aussi de la première fois où j'ai revu JP. Cette image restera gravée à jamais. Je l'ai revu ensuite ailleurs mais j'ai perdu connaissance. Mais en fait ces images ne ressurgissent que lorsque je pense à ces instants précis. Sinon JP ne m'apparaît pas sur son lit de mort mais vivant souriant insouciant toujours calme pondéré les yeux pétillant de malice mais aussi de générosité.

Enfin... 77777 pour en arriver à ces souvenirs. 7 est un nombre premier. Cinq fois sept doit probablement devoir me faire revenir aux origines. Origines : comme un naissance. Pourtant je ne suis pas loin de penser que je suis en partie mort ce 6 juin 1993 à midi. Serais-je donc en train de renaître ? Ou d'accepter de ne plus mourir ? 77777 bonnes raisons de vivre un peu plus pleinement... Je ne sais pas le dire ouvertement. Je crois que lorsque l'on se complet même dans un état que l'on sait bancal, on finit par s'équilibrer afin d'envisager cette psychopathie comme un état naturel et non transitionnel. Pourtant comme je l'ai déjà écrit au cours de ces lignes, il n'est pas normal de vivre seul, sans amour et d'envisager l'avenir sous cet angle.

Etre vieux c'est quand le passé envahit toute la place et qu'il ne reste plus d'espace à l'avenir. Etre vieux c'est devenir une chose du passé dans un présent sans avenir (Yvon Paré, poête et romancier québécois contemporain).

Gageons qu'à force de ballayer dans le passé je finirai par en retirer toutes les poussières et en fermer la porte une fois pour toute. Pour rentrer dans le présent et regarder du bon côté de l'avenir.
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9 novembre 2007 5 09 /11 /novembre /2007 16:09

Quand on descend au fond d'un puits pour admirer le ciel, il semble tout petit.

 

N'est-ce pas que cette image est frappante de notre aveuglement ? De notre facilité à réduire toute chose selon le canon d'un prisme réducteur et déformant ?

Pffffffffff... parfois c'est gloque de sortir des évidences ! C'est pourquoi je n'étais pas revenu ici depuis un bon bout de temps... Trop de blabla dans tous les sens partout... Et souvent pour ne rien dire !

Même au cinéma il n'y a pas de grands discours. Je retiens deux films importants : "Tout est pardonné" de Mia Hansen-Love et "Mon frère est fils unique" de Daniele Luchetti.

Le premier rassemble ce que j'apprécie sur grand écran : humilité, retenue, mise en scène intelligente et une interprétation investie. Paul Blain est exceptionnel à chaque image et il nous manque tant à la fin du film. Mia Hansen-Love capte le spectateur comme s'il s'agissait d'un dialogue intimiste, dessinant à main levée d'un trait fin au crayon des scènes d'une légèreté unique. Un placement d'acteur, un regard, quelques mots en disent plus long que tous les discours pathogènes qui auraient pu encombrer cette difficile histoire d'aujourd'hui.

Le second - sorti probablement avant le premier - est un hymne à l'Italie, à l'éxubérance italienne. Mon adolescence fut bercée par ce cinéma bottesque, drôle, pertinant et si attachant. Il y avait longtemps que je ne m'étais pas retrouve 30 ans en arrière, dans les salles de Saint-Germain-en-Laye, pleurant comme une madeleine les désillusions de l'Incompris de Commencini, ou les dérapages du fils comme de la mère de La Luna de Bertolucci.

Mais trève de bavardages... Ou plutôt loghorons à faire frémir une concierge du 16ème arrondissement.

Je deviens très con ! Si si ! Ah vous disiez que je l'étais déjà... Bon probablement ! Vous êtes mon miroir et de celui-ci je ne peux tirer que des vérités !

Non sérieusement : je deviens très con parce que je suis de plus en plus aigri. A vivre si seul je finis comme une pomme de terre abandonnée à elle-même par me ratatiner et devenir tout sec. Au fait vous saviez - digression interessante - que mettre une pomme de terre dans votre poche et la laisser durcir pouvait vous prémunir des hémorroïdes ? Ah au moins vous ne serez pas venu ici pour rien... Quoique je doute un peu quant à l'odeur de la pomme de terre dans la poche ! Et puis faut lui laisser de l'air pour qu'elle ne moisisse pas. Parce qu'une pomme de terre qui moisit et suinte c'est franchement dégueulasse et cela chlingue un max...

Bon bref... comme dirait noyau ! Oui je deviens sec, irritable, je ne supporte plus le bruit; les autres cons, les autres en général... Je ne sais pas comment le vais finir... enfin si en cendres éparpillées où le vent voudra me clairsemer... donc je ne sais pas quel sera mon caractère d'après mais parfois je me fais peur... Ma voisine pourtant m'a dit que j'étais moins bourru qu'avant... faut dire je le gave de cakes à la crème fraiche et de miel des abeilles de ma maman...

Le WE dernier grand rassemblement familial : ben j'étais content de partir... Tout ce monde, ces éclats de rire, ces conversations dans tous les sens, ce désordre quasi général... wao ! Je n'en pouvais plus !

Mais bon comment faire autrement ? Depuis le départ de David, il n'y a eu personne... Et les candidats ne se bousculent pas devant la porte ! Mais les deux situations sont peut-être liées ! Il n'y a pas de fumée sans feu ni d'allumette sans boîte !

Bon je vais mettre cela en ligne... histoire d'empècher ceux qui ne me liront pas de prétendre que je n'écris rien...

Bonjour la lune !

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4 janvier 2007 4 04 /01 /janvier /2007 13:53

Comme j'en ai parlé il y a peu, David est au Darfour. Le 30 décembre 2006, il écrivait un courriel qu'il m'autorise à retranscrire ici. Je n'en changerai presque rien (j'ai surtout corrigé la mise en page) : il me semble être la source d'informations que nos média en tous genres sont si avares à nous donner... David refuse qu'on le dise courageux : je trouve juste qu'il rayonne de sincérité et de générosité.

Foie gras et saumon... Menu traditionnel d'une célébration de Noël en France et un peu partout en Europe... Et bien croyez le ou non, chers amis, ce fut aussi notre menu, à nous pauvres humanitaires, au fin fond de notre oasis du Darfour Ouest, à quelques kilomètres de la frontière tchadienne en cette soirée du 24 décembre ! Eh oui, même jusqu'ici, les classiques gastronomiques de la saison nous sont parvenus ! Précisons que je suis à Zalingey pour deux semaines, je réintègre El Fasher, mon "chez moi" aussi incroyable que cela puisse paraître, dans une semaine...

Ce fût un Noël bien particulier, il faut bien le reconnaitre, peu de neige (enfin, pas du tout), aucune décoration, pas de sapin, pas de père Noël ni même de lutins, aucune bougie à l'horizon, pas d'huitres, de dindes ou de papiers cadeaux aux coloris fluo, rien, rien, rien de ce qui fait et ce qui a fait Noël pour vous ! Noël au Darfour ? Eh bien, ça passe plus ou moins inaperçu parmi la population, seuls nos collègues soudanais voulant s'associer à l'esprit nous ont souhaité un Joyeux Noël, ce qui semblait avoir autant de sens à leur yeux que s'ils nous souhaitaient un bon appétit ! Mais l'idée y était... Et un soir de 24 décembre à Zalingey, nous étions 6 autour de la table, ayant su chacun d'entre nous, mettre de côté quelques denrées rares reçues d'Europe par colis, afin de les partager autour de la table ! Quelle drôle de soirée... La chaleur nous avait envahi toute la journée, sans parler du sable alentours qui nous rappelle à chaque minute où nous sommes... Et le soir même, nous nous souhaitions Joyeux Noël !

Peu de fantaisies donc si ce n'est celle de ma collègue... Le hasard est parfois surprenant et j'ai passé
Noël assis à la table de l'arrière petite fille de l'un des découvreurs du tombeau de Toutankhamon... Si si, je vous assure ! J'ai donc passé la soirée à écouter les folies de sa grand-mère qui avait suivi son père à l'époque... Il se trouve également que le père de celle-ci a été le petit ami de Christine Ockrent, la vie n'est elle pas formidable ? :) On essaie de partir loin de la civilisation dans laquelle on a grandi, on se coupe des routes, des systèmes d'information connus et de la modernité ambiante pour se retrouver à passer Noël à papoter des amours d'une journaliste française ! La vie au Darfour n'est plus ce qu'elle était...

Qu'est-ce que la vie au Darfour me demanderiez-vous ? Les quelques conversations, emails, messages que j'ai pu recevoir de quelques uns d'entre vous m'ont vite fait comprendre que peu de mes amis réussissent à s'imaginer ce qu'est mon quotidien... Et sans évidemment les blâmer une seconde, je sais pertinemment que ce vide visuel n'arrange en rien le sentiment d'inquiétude... Certains d'entre vous sont inquiets et je le comprends. A vrai dire, je ne peux et ne veux jouer à Superman, je ne suis pas Alice et ne suis pas au pays des merveilles, je suis au Darfour, une province soudanaise en guerre civile depuis 2003 et vouée à la misère depuis trop longtemps. Le résultat est simple : des soldats partout, de la pauvreté évidemment, rajoutez-y une bonne dose d'armes et de kalashnikov (tchadiennes ou lybiennes, à vous de choisir!) et enlevez tout espoir, vous obtiendrez la vie des habitants du Darfour... Certes, cela ne se voit pas forcément au premier abord, on peut aller se promener sur les marchés, on y trouve des étals plutôt bien remplis, les même légumes typiques rangés par petits paquets selon leur taille, des pommes de terre, des tomates, beaucoup d'oignons, de citrons verts, de cacahuètes ainsi que de petits sachets de pate de cacachuète... Et avec un peu de chance des oeufs ! Je passe rarement près de la viande, car posée à même les étals sans aucune précaution d'hygiène, elle renvoit généralement des odeurs que je préfère éviter ! :) Les gens sont généralement souriants sur le marché, curieux de voir un blanc se promener, les gamins quant à eux regardent beaucoup, certains me saluent, d'autres s'aventurent même à me serrer la main et une fois le forfait accompli reviennent en vainqueur auprès de leurs copains... C'est assez amusant, les vieux généralement nous font un signe de la main, ils savent trop bien l'importance de la présence des étrangers sur leur sol...

Car oui, les ONG font du boulot ici... Aux heures de doute, je me demande souvent l'intérêt de ma présence ici, aux heures les plus réjouissantes (les plus fréquentes je précise), je réalise tout ce que nous faisons, le CICR notamment (suivi des prisonniers et assurance du respect du droit humanitaire, promotion de ce même droit international humanitaire auprès des combattants, rebels comme gouvernementaux, réconciliations familiales ou comment retrouver un fils ou un frère perdu, vaccinations de masse de troupeaux de chèvres ou de chameaux, construction de puits alimentant en eau des milliers de personnes, etc.) mais aussi beaucoup d'autres, ACF, MSF, MDM, etc... des centaines de gens qui sacrifient leur vie sociale, leur vie personnelle pour venir aider les Soudanais, leur apporter les soins médicaux nécessaires, leur donner la nourriture, un toit, tout ce qu'il y a de plus basique...

Malgré tout cela, malgré ces sacrifices, les humanitaires sont parfois en danger ici, sont la cible d'attaques injustifiées, de vols et parfois pire... Après seulement 2 mois passés ici, j'ai déjà connu cette situation... C'était à Kutum, début décembre... En pleine nuit, à la radio, j'ai entendu l'appel inquiet d'une collègue, dans une maison à 500 mètres à peine, un homme ou plusieurs on ne saura jamais, était dans le jardin. 5 minutes après le premier coup de feu était tiré... s'en sont suivis deux longues heures pendant lesquelles mes deux collègues étaient réfugiés sous leur
lit alors que l'homme en question, posté sur le toit, continuait de tirer... De mon coté, avec un autre collègue, nous organisions les secours, la police et je m'occupais du contact avec nos supérieurs... Cela a été très long, pourtant ce n'étaient que deux heures. Et cela s'est fini par un communiqué de presse qui tente de décrire ce qui s'est passé...
Le lendemain, nous avons du fuir, un avion est venu spécialement se poser, au milieu de nulle part, en plein désert car il n'y a pas d'aéroport, nous avons brulé tous les documents importants, j'ai du vider le coffre, et tout cela sous le regard perdu, ahuri et triste de nos collègues soudanais qui eux, ne pouvaient fuir, qui eux ne comprenaient pas ce gâchis, ce temps perdu, ces papiers qui brulaient, cet abandon soudain, cette précipitation, qui eux tentaient de comprendre pourquoi et qui pouvait bien vouloir le départ du CICR (et dans la lignée, de toutes les ONG qui ont quitté la ville le lendemain)... Leurs regards ont été difficiles, leurs questions étaient sans réponse et les miennes n'ont pas cessé encore aujourd'hui... Epreuve difficile je dois reconnaitre. Aujourd'hui, le temps a passé et les sensations s'estompent... Hélas, les regards, eux, restent...

Les coups de feu ont retenti ce matin, dès 7h je crois bien... Juste avant, c'était l'imam à la voix enrouée qui appelait à la prière... Ca y est, ce sont les fêtes de l'Aid qui commencent alors pour célébrer cela, on tire... on lance les pétards, les même que chez nous, sauf que chaque détonation peut être mauvais signe ici... Alors, on reste sur ses gardes, on sort peu. Malgré cela, les gens sont calmes ici, la ville est sous contrôle gouvernemental et les quelques 40000 réfugiés qui l'entourent, à quelques kilomètres d'ici, ne semblent pas vouloir s'agiter. La vie continue, malgré tout... Le Soudan, le Darfour, on en parle toujours un peu mais jamais vraiment... Pas la une des journaux, pas d'intervention, le gouvernement se joue et se moque des nations en acceptant puis refusant puis acceptant à nouveau les soldats onusiens, un jour il promet un bain de sang au moindre casque bleu, le lendemain, il envisage une coopération avec l'Union Africaine... Mais pas de pétrole au Darfour, des voisins encombrants, un Tchad, une Lybie, une République Centrafricaine qui ne demandent qu'à s'embraser, finalement, il n'y a que des gens au Darfour, rien de si intéressant qu'on ne veuille provoquer la mise à feu de toute la région...
Alors, rien ne se passe, personne ne vient voir, sauf peut-etre Douste-Blazy qui a passé trois heures dans le coin, sauf l'envoyé spécial de Kofi Annan qui a, par ses propos, énervé bien des Soudanais... Et les ONG restent, font leur boulot et se font attaquer, après Kutum début décembre, elles ont toutes évacué Gereida la semaine dernière, à nouveau, des attaques, des coups de feu, des menaces... Pour qui se bat-on ? Pour qui se battent-ils ?
Paradoxalement, je sais que ma présence ici est justifiée, les rires avec mes collègues soudanais, le sourire de la jeune Fatima qui nettoie mon bureau le matin, les remerciements de Hamid quand je lui explique comment fonctionne Word, le regard de Magid quand il se rend compte que je m'occupe de ses collègues... Tout cela fait qu'il y a une raison à ma présence, certes, je ne visite pas de prison, je ne vaccine pas de chèvres et ne m'occupe pas de femmes violées, mais sans administrateur, sans mon travail, rien ne pourrait se faire, alors si je n'apporte pas la matière première, j'apporte le support, j'apporte mon savoir-faire pour que le projet tourne, pour que les gens bénéficient de l'aide nécessaire en attendant que leur gouvernement le fasse... Les sacrifices personnels que je dois faire et que je vous impose me semblent justifiés... Et rien que pour cela, je ne partirai pas malgré les conditions parfois difficiles.

Alors, après Noël à Zalingey, une année 2007 qui arrive, faisons en sorte qu'elle nous offre le meilleur et enfin un peu d'espoir. Merci de m'avoir lu, ça me fait du bien de me confier, à chaque nouvelle phrase, c'est un de vos visages qui apparaît à mon esprit... et j'ai besoin de vous dire pourquoi je suis là, ce que j'y fais. Justifier ma présence ? Expliquer ma fuite ? Comprendre ma quête ? Peut-être... mais toujours avec vous...

Mes pensées les plus sincères et les plus chaleureuses pour tous,
David

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27 décembre 2006 3 27 /12 /décembre /2006 18:35

Il ne faudrait pas que 2006 s'achève sans que je ne cite un garçon qui depuis maintenant de longs mois voire surement plus d'une année est fidèle à l'Amitié qu'il a su tisser entre nous. Certes ce clin d'oeil est tardif et il n'a pas déjà manqué de me le reprocher. Et il avait raison. Cette regrettable omission sera donc maintenant réparée.

J'ai croisé cet étonnant garçon sur KVirc. Il était un peu perdu, avait attérri là je ne sais plus trop comment et dans ce style de logiciel de dialogues en ligne parmi des habitués parfois frileux d'accepter des nouveaux, il ramait en vain pour s'immiscer au mieux dans un glougloutement de dindes en chaleur. Mon côté Saint Vincent de Paul ayant été émoustillé, bien vite je le pris sous mon aile (n'étant pas moins Vincent qu'aussi dinde) et avant que je n'arrive à le convaincre d'installer un logiciel de dialogues plus léger et pratique, nous nous retrouvâmes maintes fois sur KVirc.

Je crois avoir très vite discerné en ce garçon de l'Est des signes d'intelligence au dessus de la moyenne. Brillant étudiant, enfant indépendant, sur de ces choix malgré une jeunesse et j'ajouterais une innocence éclatantes, ce jeune homme apparaissait d'une rare fraicheur, écrivant un français certes souvent phonétique mais ne manquant jamais une occasion de se faire comprendre correctement. Depuis il a effectué des progrès significatifs.

Petit à petit, de Kvirc en MSN, en passant par certains Yahoo et autres Skype, nous apprîmes à nous connaître, à nous perdre, à nous retrouver, à nous apprécier souvent sans le son, parfois avec l'image, toujours avec les mots.

Fort de ses convictions, auréolé de ses réussites en tant qu'étudiant Ingénieur en "Mécatronique" - une juxtaposition de mécanique - électronique et informatique - Sorin l'été dernier décida et acta un voyage à Paris. Nous fûmes, surtout je fus surpris des nombreuses formalités qui accompagnèrent ce court séjour : il me fallut me rendre à la mairie pour officialiser l'hébergement que je lui proposais, payer un timbre fiscal, attendre la signature du maire, renvoyer le tout de toute urgence à Sorin. De son côté, il a du s'acquitter d'une assurance de santé très onéreuse et de ce fait écourter son séjour. Et tout cela pour qu'à peine six mois après la Roumanie fasse ses premiers pas dans la communauté Européenne et que toutes ces démarches à partir de ce 1er janvier 2007 soient caduques !

Durant son court séjour - c'était le premier ce ne sera pas le dernier - je lui ai fait découvrir la Normandie et Dieppe et il a seul et consciencieusement parcouru Paris méthodiquement, prenant des centaines de photos et m'apprenant de nouveau que français nous pouvions être fiers de nos monuments, de nos infrastructures et chanceux d'habiter un pays riche, propre et aimable.

La dernière soirée, je lui offris de voir Paris de la Seine.

Sorin : j'ai déjà énuméré tes qualités. Lauréat d'une bourse Erasmus qui aurait pu te permettre de venir passer 6 mois en France en 2007, malheureusement cette bourse n'est pas suffisamment conséquente pour te permettre de venir vivre six mois ici sans une autre aide. Lors de ta prochaine tentative, tu devras penser à chercher et trouver un travail d'appoint et ainsi tu pourras venir parfaire tes talents dans tes domaines de prédilection. Tu mérites le mieux.

Sorin sans doute ne connais-tu pas ce film français mais je dois te dire que "Tu es un garçon formidable".

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6 décembre 2006 3 06 /12 /décembre /2006 15:45

NCNumericable est un provider. NCNumericable est AUSSI un arnaqueur. Mais ne faut-il pas craindre que cette jungle de fournisseurs ne soit pas TOUS des arnaqueurs en puissance ?

Où NCNumericable a-t-il externalisé sa Hotine. Mais ce ne sont pas les compétences qui sont HOT, ce sont les tarifs. Aucun problème pour eux de vous facturer 0,34 cents/minute dés la première seconde de leur répondeur... Et ne vous étonnez pas au bout de 2 minutes de vous entendre dire que les appels étant trop nombreux ils vous prient de bien vouloir ultérieurement renouveler votre appel. Ils ne se gênent pas non plus pour vous donner les coordonnées de point de vente NCNumericable qui ont fermé boutique (inquiétant : 2/3 autour du 92 sud !). Ils ne se gênent pas pour vous dire que votre modem ne fonctionne pas et qu'il faut le changer. Ils ne se gênent pas pour vous dire qu'effectivement votre ligne présente des anomalies, qu'il faut faire intervenir une Société pour y remédier et que la dite Société ne décelant pas de problème vous facture le déplacement 40 €.

Et là où le piège est encore plus vicieux, c'est que vous avez moyen de faire une réclamation par leur site qui... ne fonctionne pas ou... vous demande votre adresse courriel ncnumericable et votre mot de passe ! Et bien sur je n'ai jamais utilisé depuis 3 ans cette fonctionnalité... Donc à moins de les appeler pour engraisser la Société de surtaxe des appels et de tomber sur une marrionnette payée au lance pierre qui ne vous dira rien et n'apportera que du sable à votre moulin qui de la sorte tournera encore plus mal, vous n'avez que vos yeux pour pleurer. Quoique par expérience je préfère pleurer sur des problèmes moins iniques !

Le résultat : je résilie et je vais même par mesure de sécurité donner ordre à ma banque de ne plus honorer leurs prélèvements automatiques.

Aujourd'hui je suis au pied du mur : j'aimerais bien prendre un nouveau fournisseur d'accès mais AUCUN ne me semble fiable. Neuf vous propose qu'un conseiller vous rappelle... en vain. Les autres ont des lignes commerciales dont les tarifs sont décourageants (Club-internet aussi faussement moderne que les deux guignols qui en font la publicité). Voilà bien les consommateurs pris au piège de cette société de communication virtuelle et rendus à l'état de bétail payant, ou comme le dirait un candidat à la présidentielle, à l'état de marchandise à la place de la "vraie" marchandise".

Ah ! Les offres fleurissent sur les écrans mais outre le fait d'être toutes similaires elles sont toutes aussi peu fiables les unes que les autres.

Je vais donc pour un temps sortir des foyers reliés à l'Adsl et m'adonner avec encore plus de coeur à sortir plutôt que rester confiné devant un écran dont chaque pixel pleure la vénalité de l'Internet et la vacuité d'une toile déjà mitée et puante alors qu'elle n'a pas encore fêté ses dix ans d'une existence commerciale éhontée devant le grand marché des consommateurs moutons payeurs.

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